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LE WHISKY JAPONAIS

Le Japon produit ses whiskies de la même manière que les Écossais, mais certaines différences subtiles dans la fabrication ainsi que des changements climatiques plus importants contribuent à leur donner leur propre caractéristique.

LE WHISKY JAPONAIS

L’un de ces aspects de la production influence les single malts. Les deux plus grands distillateurs, Suntory et Nikka, n’échangent pas leurs méthodes de production et d’assemblage comme c’est le cas en Écosse. Ils fabriquent plutôt un grand nombre de styles sur chacun de leurs sites. Leurs single malts sont un “mélange” (blend) d’un certain nombre de ces styles, ce qui est totalement différent du scotch, où un seul caractère est mis en avant. Cette approche, alliée à la clarté de caractère et à la précision de l’arôme des Japonais, contribue sans aucun doute à une qualité homogène et fluide, lissé par les assemblages de malts. Au final assez différent du Scotch vous me direz…

AU COMMENCEMENT

Quand, en 1854, les navires du capitaine William Perry entrèrent dans la baie de Yokohama pour forcer le Japon à s’ouvrir au commerce, il apporta avec lui un présent particulier: un tonneau de whisky. Le 15 mars, ce tonneau de whisky américain ou de scotch (personne ne peut confirmer lequel) fut livré à l’empereur. Les Écossais devinrent les principaux bénéficiaires de l’émergence du Japon.

Dès que les Britanniques signèrent un accord similaire, plus tard dans l’année, les négociants Jardine Mathieson ouvrirent un bureau à Yokohama et les whiskies écossais et irlandais commencèrent à être vendus. Grâce à ces liens, la plupart des grands Blends de scotchs sont rapidement disponibles au Japon.

LES PIONNIERS

En 1918, un jeune homme d’Hiroshima, Masataka Taketsuru, a été envoyé à Glasgow par son employeur Settsu Shizo pour apprendre la science de la fabrication du whisky. En 1920, après avoir travaillé dans plusieurs distilleries, Taketsuru est rentré chez lui, au Japon (avec une femme écossaise) pour découvrir que des problèmes financiers avaient anéanti tout espoir de Settsu Shizo d’investir dans une distillerie.

Au même moment, Shinjiro Torii, dont le rêve était de créer un whisky 100% japonais, avait alors acheté un terrain à Yamazaki, près de Kyoto. Taketsuru était le choix évident comme gérant et, en 1929, la société de Torii (aujourd’hui appelée Suntory) lança le premier Blend national du Japon, le Shiro Fuda (White Label). Trop lourd et fumé pour le palais japonais, ce fut un échec. Peu de temps après, Taketsuru quitta l’entreprise pour créer sa propre entreprise – désormais appelée Nikka – à Hokkaido. Torii avait compris que le whisky japonais devait correspondre à la sensibilité japonaise. Il devait sonner avec une esthétique culturelle. En 1937, sa solution, Kakubin, était lancé. Il reste le blended whisky le plus vendu au Japon. Le whisky japonais a dû attendre après 1945 pour prendre un véritable élan.

Masataka Taketsuru (ici avec sa femme Rita), un des pères fondateurs du Whisky Japonais
Le whisky Kakubin, whisky le plus vendu au Japon et réservé au seul marché japonais.

En 1952, Torii a fondé une chaîne de bars, appelée Tory’s, pour l’aider à promouvoir ses whiskies, tandis que les deux décennies suivantes ont vu de nouvelles distilleries sortir du sol (Hombu, Karuizawa, Shirakawa, Kawasaki) et l’émergence d’étiquettes telles que Ocean, King et Nikka’s Black. Ce boom a été stimulé par la création d’une nouvelle façon de consommer, le Mizuwari: Grand verre, whisky, glace, beaucoup d’eau froide.

Banalisation de la consommation de Whisky au Japon avec le Mizuwari

La philosophie de Torii était d’être s’est révélée correcte. La méthode Mizuwari a banalisé la consommation de whisky avec de la nourriture – et en quantité. C’était le carburant du salarié. De nouvelles distilleries, comme Miyagikyo et Hakushu, furent construites : ce dernier a été pendant un temps la plus grande distillerie de malt dans le monde. Dans les années 1980, Suntory Old vendait 12,4 millions de cartons par an rien qu’au Japon. Puis, en 1991, la “bulle économique” du Japon a éclaté, qui marque le début de deux décennies de stagnation dans les ventes de whisky. Le whisky est devenu la boisson du passé, la boisson des vieillards, la boisson des pères et des grands-pères. Et pourtant la réputation du Japon s’est accrue auprès des amateurs de whisky. L’obsession japonaise de l’attention portée aux détails a fait que ses bars sont devenus les plus grands dépôts de whisky au monde et leurs barmans, les gardiens des techniques classique. Les amateurs de whisky ont commencé à se rendre au culte dans ces sanctuaires mal éclairés. L’aspect positif de ce déclin a été que, pour la première fois, les distillateurs japonais devaient exporter pour survivre. Ca a été immédiatement été salué comme un style classique.

Puis, au début du millénaire. le whisky japonais a commencé à connaître un nouvel essor sur le plan intérieur – son salut venant encore d’un cocktail improbable, le Highball.

Une réflexion au sujet de « LE WHISKY JAPONAIS »

  1. J’ai une préférence pour le Nikka 😀

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